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L'Enfer Basque
5 juillet 2019

L'Enfer Basque, épisode I : le choc

Jour 1 : Saint Jean Pied de Port – Col d’Arnosteguy – Col d’Errozate – Saint Jean

Jour 2 : Saint Jean Pied de Port – Col des Palombières – Saint Jean

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st jean le vieux sensibilé

L’enfer basque, pour cette première, je l’ai vécu…

Je partis donc à 6h00 du matin ce vendredi pour Saint Jean Pied de Port. Arrivée à 8h30. Je me gare à l’entrée de la ville, encore endormie. Je prépare mon vélo, avec simplement sacoches à l’avant (bouffe principalement) et un petit sac à dos calé à l’arrière (fringues de rechange). Je prends un rapide petit déjeuner à un café, remplis mes gourdes, et en avant ! 

Je renvoie à la première partie du site pour les photos et les difficultés, et ce... jusqu’au col d’Errozate. Oui, car c’est avant d’y arriver, au niveau de que j’appelle « l’Abreuvoir de la Mort » que j’ai été contraint de faire demi-tour.

Tout avait donc bien commencé, le soleil était de la partie, et j’étais excité comme un gamin. Mais à peine sortie de Saint Jean, un méchant mur se dresse déjà face à moi...Le calvaire commence. Sur la montée vers le col d’Arnostéguy, j’ai dépassé de nombreux pèlerins avec leur sac à dos, ça donnait une ambiance particulière. Après avoir avalé quelques bornes, j’ai été surpris de « tomber » sur l’auberge où j’étais passé l’année dernière quand j’avais entrepris de monter la petite route à côté de notre gîte de Huart Cize. Cette route ne m’était donc pas inconnue ! 

Sur 20 kilomètres donc ça monte, et ça cause. La chaleur devient lourde et suffocante. Mais que dire des paysages, magiques, où je n’ai rencontré que brebis et chevaux...

J’ai commis une bourde au niveau du col d’Arnostéguy car au lieu de redescendre du côté d’Esterenceby (bâbord), j’ai continué la route vers le col de Orgambide (tribord). Grisé par les alentours, j’ai roulé quelques kilomètres sans me rendre compte de quoi que ce soit. Le choc est venu au moment où la route s’est brutalement arrêtée devant moi ! Un mur de montagnes vertes devant moi, la frontière espagnole, un GR qui s’élance, mais surtout près de 4 bornes à se taper en sens inverse, en faux plat plus que montant. L’horreur ! De retour au croisement, j’ai rencontré 3 cyclistes interloqués qui se sont demandé pourquoi j’avais eu l’idée de prendre cette route…No comment.


Bref, je suis ensuite redescendu de 10 kilomètres, jusqu’à un croisement à tête d’épingle avec quelques habitations. Là j’ai tenté de remplir mes gourdes auprès d’un ouvrier espagnol qui bossait dans une bâtisse en construction, mais jamais je n’ai trouvé le robinet extérieur dont il me parlait…

C’était là le début de la fin.

La montée fut horrible, écrasé par la chaleur, et à court d’eau. J’ai posé pied à terre une première fois, trouvant un petit coin d’ombre. Là j’ai interpellé un conducteur pour savoir si un point d’eau se trouvait non loin de là. A priori oui, un abreuvoir…avec pompe pour tirer l’eau. Je m’arme de courage et repars pour deux autres kilomètres ; j’aperçois l’abreuvoir, m’approche et découvre avec dépit qu’il n’y a qu’un bac avec de l’eau croupie. Je m’effondre sous l’arbre à côté, conscient que je ne pourrai pas continuer l’aventure plus loin…

Au bout d’un quart d’heure, je remonte sur ma selle et entame la descente vers Esterencuby sous un soleil de plomb. 

Au lieu-dit du croisement, je m’arrête dans une maison tenue par un couple de vieux pour leur supplier de l’eau. L’ombre d’une des façades se projetant par terre, je leur demande gentiment si je peux m’y reposer quelques minutes. J’y reste allongé une demi-heure, un repose perturbé par intermittence par l’un des affectueux chiens-chiens des propriétaires cherchant à me léchouiller le visage… 

A Esterencuby je stoppe à nouveau pour pique niquer, les pieds dans la Nive de Béhérobie. Ca fait du bien, bordel !

Il est près de 17h00 je termine en rejoignant Saint-Jean. Je me précipite dans une superette et y achète un Powerade citron et 1,5 litre de Icetea pêche que j’engloutis dans la foulée.

Au centre ville, une bonne centaine de jeunes basques déambulent avec leur tee-shirt de pèlerins. J’ai toujours aussi chaud. Je vais au Bureau des Pèlerins pour me renseigner sur la disponibilité d’un dortoir pour cette nuit. On m’envoie au refuge « La vie est belle » tenu par une italienne et un breton. Je passe une bonne soirée, repas collectif avec italiens, espagnol, américains, un coréen et trois français (dont un père et son fils en mode vtt). Comme je n’avais pas forcément prévu de rester sur place, je file rapidement dans un magasin de fringues pour m’acheter un calebute (soldé, 6,50 euros). J’apprécie surtout le seul moment de fraîcheur de la journée grâce à la clim qui marche à fond.

La nuit sera par contre compliquée, un ronfleur fou aura eu raison de moi, et je finirai dans le canapé du salon à l’étage en dessous.

Les premiers pèlerins se lèveront à 5 heures du matin, ce sera 06h30 me concernant. Une heure plus tard, je prends la direction de Saint-Jean-le-Vieux pour une nouvelle boucle. 45 kilomètres juste géniaux, à la fraîche, seul au monde, au milieu à nouveau de paysages magnifiques. Le premier col a été une partie de rigolade, celui des Palombières beaucoup plus violent mais seulement sur quelques hectomètres. Au loin j’aperçois effectivement de vraies palombières. L’accès au col est facile, j’ai apprécié notamment le passage dans un sous bois assez magique (je contredis ici ouvertement le terme « angoissant », évoqué par l’auteur du site L’enfer basque). 

La fin de la boucle n’a été qu’une descente tranquille jusqu’à St Jean le Vieux.

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20190704_122539Magnifiques paysages aux abords du col d'Arnoséguy

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Capture 2Explications du gros loupé après le col d'Arnostéguy

CaptureLe cul-de-sac au bout du chemin. C'est ballot.

20190704_153356Chien-chien, lâche ma main...

20190704_162702Pique nique bucolique et rafraîchissant sur les bords de Nive

20190705_063423Le gîte d'étape

20190705_074557Le lendemain matin, à la fraîche

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20190705_091354Au pied du col des Palombières

20190705_094114Un petit sous-bois bien sympathique

Sources : 

https://www.cols-cyclisme.com/pyrenees-ouest/france/col-d-arnosteguy-depuis-saint-jean-pied-de-port-c2141.htm

http://lesbaroudeursenvadrouille.wordpress.com/2014/04/30/lenfer-basque-episode-2-les-cols-darnosteguy-et-derrozate/

https://www.cols-cyclisme.com/pyrenees-ouest/france/errozate-depuis-esterencuby-c1709.htm

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